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Vuelvo al suR

13 mars 2008

Déménagement

Il suffit d'un clic, l'aventure continue ! En texte et de nombreuses images, mon nouveau blog vous mène sur la trace des incas, des tribus amazoniennes ou encore du carnaval brésilien. Cliquez ci-dessous :

Les 100 Jours

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24 février 2008

J'ai vu des oiseaux, des fleurs, des rois, des

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J'ai vu des oiseaux, des fleurs, des rois, des chapeaux boliviens, des crocodiles et des grands guignols de carnaval... Le voyage autour d'un continent touche a sa fin, l'immense Buenos Aires est en vue.

Avant de rentrer à la maison, de retrouver Nueve de Julio et les concerts gratuits de tango dans la calle Florida, je profite de mes derniers jours de conquête eldoradesque à Rio de Janeiro. Je passerai peut-être par le Paraguay ou l'Uruguay sur le chemin du retour. Je ne sais pas encore, on verra.

Sur la cordillère des Andes, la forêt amazonienne et la côte brésilienne, les Paroles Silencieuses ont beaucoup à vous dire et à vous montrer. Bref, vous l'aurez compris, et que vous le vouliez ou non : attendez-vous a mon retour, et à en prendre plein les noeuils, "prochainement sur vos ecrans" !

(au moins voila, la promo est faite)

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22 novembre 2007

Nos vemos

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L'heure est au voyage dans le voyage, sur les traces des Arumbayas, du Général Alcazar, de Rascar Capac et du Temple du Soleil. Promis, j'essayerai de ne pas trop me prendre pour Tintin.
Mon départ, samedi soir, induit une longue mise en parenthèse de la vie du blog. Retour à Buenos Aires, et sur le net, durant la première quinzaine de mars.
D'ici là, suerte comme disent les Argentins ! Portez-vous bien, soyez sage, et surtout... pas trop de bêtises :-)
A bien tôt.

Nicolas.

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19 novembre 2007

Mieux à faire ?

Drôle d'impression que celle de finir par se sentir chez soi à 11000 km et à 120 jours de son pays. J'y pense parfois au lever le matin l'après-midi. Faire ses courses, payer ses factures, discuter à la laverie, regarder quelques minutes un match de foot avec le gardien de l'immeuble, acheter un journal au kiosque du coin...

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Ces jours-ci, pas grand chose de neuf, donc pas grand chose d'exceptionnel à raconter. J'attends surtout de partir en vacances, et de vous laisser à votre sort, qui n'est pas forcément triste. En attendant, l'actualité est surtout rythmée par les surprises et rencontres du quotidien, dans une ville qui n'a jamais été aussi agréable depuis mon arrivée. Petit point météo néanmoins, juste pour dire à quel point le climat va à vau l'eau. La semaine dernière, le mercure est descendu à 5°C, ce qui en novembre n'était pas arrivé depuis environ un siècle. L'autre jour, on a perdu 10°C en l'espace de 4h. Gros rhume incontournable, donc... Et Aujourd'hui, le mercure est remonté dans les normales saisonnières, à 31°C.

Car ne négligeons pas le temps qu'il fait, il a un impact important sur les humeurs. Sous le soleil, les terrasses des cafés sont remplies, les Argentins bronzent sur les espaces verts ou au pied de l'obélisque, tandis que la cabane des pêcheurs derrière les parcs de Palermo et la plaza Dorrego à San Telmo (où se rassemblent artistes et antiquaires) conservent leur charme fou.

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Depuis quelques jours, la plaza de Mayo s'habille aux couleurs de l'été. Les barrières métaliques qui servent habituellement à protéger la casa Rosada des manifs sont couvertes de toiles tandis qu'une énorme fresque est construite de l'autre côté de la place. Il s'agit en fait de la concrétisation d'un projet à vocation sociale et artistique dont le but est de proposer un art fédérateur et révélateur des différents courants observés dans le pays, afin de promouvoir des valeurs d'égalité et de justice sociale.

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Pendant ce temps, les mouvements sociaux s'enchaînent, comme toujours. La semaine dernière, les chauffeurs de taxi et les routiers, contre l'instauration du permis à points, se sont violemment heurtés aux forces de l'ordre (je l'ai appris par le zapping de Canal+ alors que ça s'était passé à 300 mètres de mes fenêtres, honte à moi), aujourd'hui les fonctionnaires ont bloqué une grande avenue... Vu que se tient en ce moment le festival du ciné porno, peut-être aurons-nous droit demain à un défilé des soeurs missionnaires.

Vous l'aurez compris, pas une journée ne passe sans qu'un petit ou gros évènement ne vienne rythmer la vie du centre. Le week end dernier par exemple aussi, concert sous l'obélisque (illuminée en bleu la nuit, c'est joli ^^) et gaypride, appelée "marcha del orgullo". Faut dire que Buenos Aires se revendique comme capitale la plus gayfriendly du continent. Première ville sud-américaine à approuver en 2002 une loi légalisant l'union civile homosexuelle (cela n'existe pas en France), elle a également ouvert un hôtel de luxe pour homos il y a quelques semaines, et a organisé cette année la coupe du monde de foot gay.

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Et puis, le lien n'a rien d'évident mais tant que j'y pense, je voulais vous montrer ça.

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Non, vous ne rêvez pas, quelqu'un semble avoir voulu construire son pavillon donnant sur l'avenue 9 de julio. Comme quoi, quand le manque d'espace empêche de bâtir un pied à terre, il n'y a pas des tonnes de solutions...

14 novembre 2007

Petit traité de circulation..

à l'usage de l'inconscient fraîchement débarqué à Buenos Aires.

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Au niveau circulation routière, l'Argentine est un pays de dingues. C'est la loi du plus fort. N'allez pas parler aux conducteurs de "priorités", que ce soit celle du véhicule ou du piéton. Le plus gros et brutal s'impose. En ville le bus règne en maître, n'hésitant pas à écraser une ou deux grands-mères sur son passage. A Bs As, le risque est plus grand de se faire faucher par un taxi ou un bus que de se faire agresser la nuit dans des quartiers chauds. Revue des moyens de transports privilégiés lorsque l'on débarque dans cette mégapole de 14 millions d'habitants.

La voiture

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On peut légitimement se demander s'il existe un examen du permis de conduire. En fait oui, mais il se passe en circuit fermé, et il suffit de slalomer entre des plots. Ce qui explique un état des lieux inquiétant dans la "réalité". Les statistiques parlent d'elles-mêmes. En France, il y a un décès par accident pour 5600 véhicules, alors que le taux monte à un décès pour 800 véhicules en Argentine. Un Argentin est donc 7 fois plus dangereux avec sa voiture qu'un Français.  Faut pas chercher loin... Le port de la ceinture, officiellement obligatoire, est souvent omis. Les policiers s'en foutent, ils se contentent de se poster à un coin de rue et de "regarder". Dans les banlieues de grandes villes, on ne s'arrête jamais aux feux rouges pour des raisons de sécurité (sinon la voiture derrière, elle -même habituée à ne pas s'arrêter, te rentre dedans). Le traçage des voies au sol quant à lui a semble-t-il peu d'importance. L'essentiel est d'arriver à se faufiler sans foutre en l'air le rétro du voisin si possible. Ajoutons que la conduite à Bs As est d'autant plus laborieuse vu les problèmes de stationnement. Il est presque incontournable d'utiliser les estacionamientos, autrement dit les espaces réservés payés.

Le bus (colectivo)

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A Bs As, c'est simple : il n'existe aucun plan des lignes. Ces dernières sont cependant regroupées dans une sorte de petit annuaire (le guiaT), mais qui s'avère complètement indigeste et incompréhensible. Depuis 4 mois que je suis arrivé, je ne connais que 2-3 lignes. Et puis, pour peu qu'on trouve la ligne à emprunter, le calvaire ne s'arrête pas là. Parfois, le bus ne passera jamais, parfois ils arriveront par deux. Le but consiste donc à faire un signe au chauffeur pour qu'il ralentisse son véhicule. Le plus souvent, il s'arrête quelques secondes, ou même pas du tout (perte de temps...).
Une fois monté, on se retrouve à s'accrocher aux barres métaliques tant bien que mal tandis que le véhicule, aux formes souvent arrondies mode tiers-monde, se retrouve déjà projeté à 80 km/h dans la jungle urbaine. Parfois les bus s'amusent à faire la course entre eux. Sinon, le voyage (0,8 $, une broutille) se paye en petite monnaie en insérant les pièces dans une machine, ce qui crée parfois une véritable file d'attente à chaque montée. Malgré cela, le bus reste un moyen de transport pratique dans Buenos Aires, pour son prix mais aussi parce que les véhicules sont très nombreux (15000 bus, à comparer aux 4000 de Paris), et circulent pour beaucoup 24h/24.

Le taxi

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Très reconnaissables et très nombreux, les taxis sont tous noirs et jaunes, et on en trouve à peu près partout. J'avoue prendre un malin plaisir à lever la main pour heller l'un d'entre-eux et lui demander de me conduire illico presto à l'autre bout de la ville. Bon, quand on ne connait pas bien les lieux, l'ennui est que le chauffeur peut s'amuser à tourner en rond pour gagner quelques pesos supplémentaires. Cela nous est déjà arrivé plusieurs fois... Mais la plupart du temps, les conducteurs de taxi sont agréables et engagent même facilement la conversation. Si les tarifs ont augmenté de 20% depuis la semaine dernière, les prix restent peu chers pour la classe aisée ou encore nous autres, étrangers.

Le métro (subte)

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Avec ses 5 lignes, le métro porteño est largement insuffisant et obsolète. Premier métro de l'hémisphère sud, il ne dessert que 10% de la ville intra-muros (le centre et Palermo-Belgrano, deux quartiers résidentiels riches), et est souvent bondé. Terrain de jeu préféré des pique-pockets, le subte se révèle surtout pratique pour qui réside dans le microcentro. L'avantage est le prix (0,70 $ soit 0,50 € à parité de pouvoir d'achat), d'autant plus que l'accès aux rames est parfois gratuit. Mais le métro cesse de fonctionner dès 22h30, ce qui est peu pratique lorsque l'on sort en soirées. Ajoutons que les Porteños se comportent souvent comme des sauvages, aussi. Que ce soit pour monter dans le wagon ou en descendre, ou dans les escalators, c'est du chacun pour soi. A côté, le Parisien est un ange...

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La ligne A revêt un certain interêt touristique, puisque le mode de fonctionnement est le même qu'il y a un siècle. L'intérieur des wagons est tout en bois et est éclairé via des petites lampes, et l'ouverture des portes coulissantes n'est pas automatique mais manuelle. Ce sont les voyageurs qui s'en chargent.

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Pour l'anecdote, dans les couloirs de plusieurs stations de subte, on trouve de petites stelles où des Argentins viennent parfois se recueillir...

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Les pieds

Il suffit d'avoir une bonne paire de pompes. Rien de tel pour découvrir au mieux la ville, d'autant plus qu'il est facile de s'y repérer. Le plan de la ville est en damier, avec un croisement tous les 100 mètres. Reste qu'un piéton à Buenos Aires n'échappe absolument pas à la folie des voitures, taxis et bus, qui peuvent sans problème emprunter le trottoir l'espace d'un instant ou te renverser en prenant brusquement un virage.

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Hors sujet : saviez-vous qu'avec un psy pour 450 habitants, Buenos Aires est la capitale la plus névrosée du monde ? Pour en savoir plus, un article de Courrier International à lire ici.

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6 novembre 2007

Folie légère

Quitte à énerver sérieusement mon lectorat, je ne peux résister à l'envie de le crier :

JE SUIS EN VACANCES !

Pour fêter cela, laissez-moi vous pondre un article décousu.

C'est officiel, la fac nous a envoyé cet après-midi le mail conclusif du semestre ("...
Esperamos que hayan tenido una buena experiencia en la USAL y en nuestro paìs y aprovechamos pare enviarles nuestros mas afectuosos saludos"). La rentrée pour mon deuxième semestre est pour le... 10 mars. Tandis que les cours dans les autres universités terminent fin novembre ou fin décembre, nous autres étudiants de la USAL disposons de grandes vacances particulièrement longues : plus de quatre mois.

Déjà depuis quinze jours, je ne faisais plus grand chose niveau études (... aheum chut ! mauvaises langues, taisez-vous). Et malgré tout, les partiels sont dans la poche. Cela fait d'ailleurs une dizaine d'années que je n'avais pas obtenu de telles notes. Jugez par vous-mêmes :  18, 18, 18 et 20 (il m'en manque encore une, probablement légèrement en dessous). D'un côté, c'est bien risible. On peut y voir le résultat d'un choix habile des matières, combiné à un niveau d'enseignement et d'exigence relativement faible pour ces dernières. 

Je donne davantage de détails là-dessus dans un texte que vous pouvez dénicher en cherchant ici, à défaut de ne pas avoir accès à la version papier du journal. Un journaliste s'est en effet intéressé à notre point de vue d'expatriés, et nous a demandé de livrer nos impressions. Conséquence : mon coloc et moi nous retrouvons ce mois-ci à la une de Trait d'Union, le journal mensuel de la communauté française d'Argentine.

Ah oui, je voulais aussi vous dire qu'en ce moment, je joue beaucoup d'accordéon. J'ai très vite récupéré mon niveau malgré 3 ans pratiquement sans jouer, et je crois que je n'ai jamais été aussi bon. Apprentissage de chansons françaises, travail de l'oreille et... expérimentation électro ^^ Ca entraîne, ça surprend, et dans les soirées, c'est tout juste énorme.

Sinon, quand je ne joue pas de musique, il m'arrive de cuisiner -chose assez rare pour être signalée-. Si j'ai plutôt eu tendance à me spécialiser dans la crêpe bretonne, je voudrais vous présenter ces empanadas, une spécialité argentine consistant à fourrer des petits chaussons avec un peu n'importe quoi (viande, jambon/fromage, blanc de poulet, etc). Et ouais, c'est bon.

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Et puis, ce qui me prend pas mal de temps actuellement, ce sont les démarches afin d'effectuer ce voyage...

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Ca paraît gigantesque, et ça l'est. Vers le 20 novembre, je vais en effet quitter Buenos Aires (et son été insupportable, aux dires des Porteños) pour de longues semaines. Je détaillerai davantage le projet de voyage avant mon départ...
Pour l'instant, l'actualité est surtout aux vaccins. La probabilité d'attraper tout un tas de cochonneries est trop importante pour se permettre de jouer avec le feu. Alors outre les indispensables français qu'il faut avoir à jour, il convient de rajouter la protection contre l'hépatite A, la typhoïde, la fièvre jaune (obligatoire), voire la rage. De plus, un traitement préventif assez contraignant contre la malaria est nécessaire (si tu n'es pas protégé, tu es quasimment certain de l'attraper, et c'est une belle saloperie que tu traînes à vie). Je passerai outre toutes les autres recommandations sanitaires qu'on m'a donné à l'hopital.
On y réfléchit donc à deux fois avant de voyager en Amérique du Sud, et particulièrement dans les endroits où l'on veut mettre les pieds ^^ A l'évidence, l'excès de prudence ne sera pas de trop, mais l'occasion est trop belle pour ne pas se permettre d'en profiter et de vivre un voyage qui va prendre une autre dimension, encore plus exotique, excitante et enrichissante.


J'ai une chance de malade. J'aimerais bien en prendre conscience.

30 octobre 2007

"Félicitations ! Vous êtes l'heureux gagnant..."

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Ce week-end, nous étions invités à la maison de campagne d’une copine de la fac, étudiante en art. Enfin quand je dis «maison», entendez par-là «domaine», dont la famille est propriétaire depuis plusieurs générations et sur lequel elle exerce un pouvoir oligarchique qui s’étend à plusieurs kilomètres à la ronde.

img_1947Nous avons ainsi passé deux jours parmi la très haute bourgeoisie artistique et intellectuelle. La grand-mère règne en maîtresse. Elle a 82 ans mais paraît dix ans de moins, porte un survêtement de sport et des lunettes de soleil très épaisses. Une sorte de Cruella, si vous voulez, avec une hystérie et un snobisme particulièrement développés.
On croise aussi dans cette famille des artistes et des intellectuels. Une arrière grand-mère est fondatrice d’un salon littéraire (elle a d’ailleurs donné son nom à l’un des rayons dans la bibliothèque de l’Alliance Française de Buenos Aires) et l’un des autres membres de la famille, professeur à la New York University, a remporté le soit-disant prestigieux Prix Guggenheim. On arrête là la presentation des personnages, vous voyez le genre.

Être étranger et surtout français a grandement facilité notre insertion car notre culture véhicule auprès d’eux une certaine image de noblesse : celle de Paris ou de la province normande, chère à Proust, Corneille ou Hugo. La grand-mère et quelques autres savent parler notre langue, apprise au lycée français de Buenos Aires. Et puis, savoir jouer de la musique (particulièrement de l’accordéon) légitimise d’autant plus notre présence. Nous venons briser la monotonie de leurs existences rythmées par des rituels et des traditions qui les ennuyent probablement. On est des troubadours en quelque sorte, mais des troubadours de choix.

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Durant ce séjour, les clichés ont cottoyé les clichés. Le paysage fait partie de l’expérience. Derrière les grandes allées d’arbres et la palmeraie, piscine et cours de tennis sont ici la moindre des choses. Tout autour de la pelouse sur laquelle donne la maison principale, on trouve un chemin de croix, et même… une chapelle.
Avec son mobilier de grande qualité et ses peintures accrochées au mur, la décoration intérieure de la maison est raffinée au plus haut point. Chaque étagère, chaque bibelot est à sa place. Les chambres sont investies par cette odeur si particulière du pétrole qui apporte la chaleur lorsque le temps est au froid.

Il faut aussi compter avec les domestiques. La femme de ménage veille à la propreté constamment irréprochable des pièces, le cuisinier (avec son tablier blanc) s’occupe de préparer et de servir des repas raffinés, et l’écuyer prend soin de la vingtaine de chevaux possédés par la famille.

Au milieu de tout cela, tandis que nous veillons à ne pas commettre trop de bourdes dans nos comportements, nous sommes témoins de tous ces rituels et clichés qui nous semblent tout droit sortis d’un film d’époque.
En cela, le repas est un moment de la journée parmi les plus intéressants. Autour de chaque assiette, on compte deux fourchettes, deux couteaux, une cuiller, et une tranche de pain posée sur une coupelle à gauche des deux verres. Au moment de servir le repas, le cuisinier surgit de derrière un paravent et pose le plat sur un buffet, puis se retire de la pièce. Ensuite, chacun prend son assiette, et va se servir avec parcimonie. Il suffira de se relever si l’on a encore faim.
Le repas est court. On n’est pas ici pour parler, et dès que le dernier a terminé son assiette, tout le monde se lève et sort de la pièce. Attention à l’accent, aussi. Le « me llamo » à la sauce argentine bourgeoise ne se prononce pas « me chamo » comme c’est le cas dans la classe populaire, mais plutôt « me jamo » (« j » à la française). Pour appeler le cuisinier (notamment afin de débarrasser les assiettes avant le dessert), la grand-mère dispose bien sûr de sa petite clochette. D’ailleurs, lors du dîner du samedi soir, cette dernière critiquait la nourriture lorsque le cuisinier est arrivé sans trop prévenir afin de reprendre les assiettes. Du coup, la vieille a subitement changé de langue et s’est mise à continuer… en français ^^

A 19h, c’est l’heure du thé. On le prend dans la même pièce mais pas à la même table, avec toasts, beurre et miel. Tout a été préparé avec minutie, des couverts au choix du lustre à allumer. A mon avis, c’est à peine si les propriétaires connaissent l’emplacement des interrupteurs.

Puis, week-end électoral important oblige, un autre grand moment aura été le vote. Les filles de notre âge n’y connaissent absolument rien et leur « choix » se porte sur la candidate de la grand-mère qui viendra défendre au mieux les intérêts de la classe, ou, mieux dit, qui menacera le moins le patrimoine familial… Car ici, la politique de droite n’existe pas vraiment et on est obligé de voter à gauche d’une certaine manière.
Avec la grand-mère et la copine qui nous avait invité, nous avons rejoint en voiture l’école communale (ceinte de fils barbelés…). A l’intérieur, des militaires s’occupent du déroulement de la procédure. La grand-mère arrive en terrain conquis, elle parle à tout le monde, c’est la maîtresse des lieux.

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Le bâtiment est au milieu des champs, le long d’un chemin de terre de l’envergure d’une autoroute qui engendre un impressionnant nuage de poussière à chaque passage de véhicule. Nous sommes dans la pampa, une campagne qui n’a strictement rien à voir avec la cambrousse française mais s’apparente davantage à celle des Etats-Unis.

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Si je me suis attaché à décrire quelques aspects de ce que nous avons vécu, je dois dire que ce que nous retiendrons, c’est surtout toute la dimension véritablement onirique de notre séjour. Et j’emmerde les moustiques qui, malgré le spray, m’ont totalement massacré d’une quarantaine de piqûres. Pourquoi me choisir, moi ? Je veux bien admettre que mon hémoglobine est peut-être plus sucrée que la moyenne, mais ce n’est certainement pas une raison pour me sucer le sang de la sorte. Sales bêtes.

Il y a du ridicule et du ringard dans cette photo prise au bord de la piscine, mais pas que ça… et j'assume totalement :p

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Sinon, ça a fait 100 jours aujourd’hui.

30 octobre 2007

Week end électoral

Et puis, en tant qu'étudiant en Institut d'Etudes Politiques et vivant à deux pas du palais présidentiel argentin, je me devais d'en dire un peu plus sur les élections qui se sont déroulées ce week-end en Argentine, et particulièrement l'élection présidentielle.

La grande gagnante, sans surprise, c'est elle :

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Car il s'agit bel et bien d'une Présidente : Cristina Kirchner. Celle qui était jusqu'à présent première dame du pays a été désignée parmi 13 autres candidats pour succéder à son mari. Les sondages la donnaient largement gagnante devant Elisa Carrio (également une femme... qui a dit que l'Argentine était un pays machiste ?). Pas de surprise donc. Cristina a obtenu un peu moins de 45% des voix. En dépassant de 10 points le second, elle a donc remporté directement l'élection, comme le prévoit la constitution argentine. La campagne s'est avérée quasi inexistante, jugée sans idées et sans intérêt porté par des Argentins blasés de la politique. Mais ici, le vote est obligatoire (sous peine d'amendes), et pour ne garder que cela à l'esprit, j'ai été surpris d'apprendre que la vente de boissons alcoolisées est interdite toute la journée du dimanche, et que les théâtres et cinémas doivent rester porte close.

La nouvelle Présidente suivra très probablement la politique de son mari, qui avait sorti le pays de la crise économique de 2001 (depuis 2003, le taux de croissance est de 9% par an). Le premier problème qu'elle aura à régler est sans conteste l'inflation, qui atteint en ce moment des sommets (15 à 20%). Mais le programme de Kirchner paraît pour beaucoup bien flou, et aucun débat avec l'opposition n'a eu lieu pendant la campagne. La candidate s'est contentée de marteler son sloggan placardé autant dans le métro qu'aux derniers étages des buildings, "on sait ce qu'il reste à faire et comment le faire". Pour autant, aucune annonce de mesures concrètes. L'ambiance dans le pays est donc plutôt à l'espectative. On attend de voir.

A noter aussi la présence très remarquée apparemment de Ségolène Royal, invitée VIP de ce week end électoral. La presse s'est enflammée, c'était un petit évènement en soi. Et même si ses bagages étaient restés bloqués à Sao Paulo, cela ne l'a pas empêchée de venir prendre un bain de confettis aux côtés du couple présidentiel, après le premier discours officiel de Cristina.

22 octobre 2007

Promenade (Andante non troppo)

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L'été s'installe bel et bien à Buenos Aires... Le Soleil resplendit et les températures montent chaque jour à 25°C. Ca peut paraître encore raisonnable (ne vous inquiétez pas, ça va encore grimper), mais ça n'a strictement rien à voir avec l'été français. En raison de l'humidité ambiante, il fait tout de suite archi-lourd, et pour peu qu'il y ait beaucoup de circulation urbaine, cela en devient rapidement insupportable.

Dans ce cas, autant chercher les espaces verts pour se poser sur un banc, lire un bouquin, regarder les enfants balader leur grand-mère ou boire du maté. Cela n'aura rien d'évident pour celui qui débarque. Ce n'est pas que Buenos Aires manque de vrais parcs, c'est juste qu'ils sont mal situés. Car la plupart des espaces "verts" en plein centre, mieux vaut ne pas y songer. Leur entretien laisse un peu à désirer (exception faite pour la Plaza San Martin), et tu y respires la bonne odeur de la ville polluée.

Pour rejoindre véritablement la "nature", il faut monter un peu plus au nord, quitter le fourmillement urbain et traverser de grandes avenues. C'est ce que nous avons notamment fait ce week-end... Compte-rendu de promenades.

Samedi 20

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Balade avec Raph et Martin. A l'est de Palermo, nous découvrons des parcs immenses (50 ha), des pelouses à perte de vue, et des petits jardins. Le vélo, la trotinette, le pédalo et la calèche ont remplacé la voiture et le bus.

Les Porteños se dorent au Soleil, les gamins jouent au ballon, nourrissent les canards, des musiciens sortent leur matos pour un concert en plein air...  Nous nous posons sur un banc, respirons l'air embaumé d'effluves printanières, écoutons les oiseaux chanter et le clapotis des vagues quand un pédalo passe sur le lac.




 


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Puis nous décidons de rejoindre la côte, à quelques centaines de mètres. Mais voir la véritable mer à Buenos Aires est difficile... Pour y accéder, c'est un parcours du combattant. Il nous a bien fallu traverser 3 énormes avenues, une autoroute et même contourner un aéroport ! Mais le périple vaut le coup : les Boeing en atterrissage passent 10 mètres au-dessus de nos têtes (confirmation obtenue auprès d'un Porteño qui tient son stand de bouffe juste à côté). Ca s'avère très impressionnant visuellement (je prendrai des photos un de ces jours) et auditivement ^^

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Enfin, nous arrivons au bout, à ce que nous pourrions appeler le "finistère". La cabane des pêcheurs est installée sur l'estuaire du Rio de la Plata. L'aéroport et l'autoroute d'un côté, la mer de l'autre. L'ambiance de la scène est  vraiment particulière. L'odeur de limon contre celle des pots d'échappement, le raffut des transports contre le calme serein des vagues, l'appel des airs contre l'appel du large. Ce lieu n'a pas vraiment de place pour exister. Quoiqu'on y fasse, on y est en permanence sur le départ.

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Z'êtes encore là ? Je continue alors :p

Dimanche 21

Jour de la fête des mères en Argentine. Je repars en vadrouille, seul, cette fois. Même point de départ.

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J'apprends qu'il y a un jardin japonais, payant (on m'a même dit qu'il y avait de gros poissons japonais dans le lac !). J'irai le visiter un de ces jours. En attendant, je pars à la découverte de l'un des endroits les plus riches de la ville, avec hippodrome, clubs de sport privés, observatoire astronomique...

img_1872Non loin de là se trouvent d'ailleurs les résidences des plus fortunés, à Palermo Chico (à différencier de Palermo Viejo, quartier artistique -cf. post du 16.10-, et de Palermo Hollywood, fréquenté par les professionnels de la télévision et du cinéma). C'est l'un des rares endroits sans trottoirs défoncés et qui délaisse le plan urbain en damier par segments de 100 mètres : les rues sont beaucoup plus resserrées sur elles-mêmes, le communautarisme apparaît évident. Et évidemment, c'est sans compter sur les multiples postes de gardiens, les grilles et les caméras de surveillance.
Dès que je mets les pieds dans ce quartier, je sens bien que mon appareil photo et moi ne sommes pas bienvenus. Les regards sont lourds, suspects. De là à penser que je fais des repérages pour un éventuel cambriolage, il n'y a vraiment pas loin.

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Puis je décide de continuer ma route en me rapprochant de la voie ferrée qui amène à la gare du Retiro. Très vite, changement total d'ambiance et de décor. On ressent l'énorme mur symbolique qui se dresse. Les grillages de tous côtés semblent matérialiser une grosse frontière.

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De fait, derrière deux épaisseurs de grillages, les barbelés et les voies ferrées : un bidonville. Espace où il est bien sûr totalement inconcevable de mettre les pieds si tu ne fais pas partie de la communauté.

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A essayer d'observer depuis mon espace sécurisé, à tenter de prendre mes photos entre les mailles des grillages, je me sens plus que jamais paparazzi de la pauvreté. D'un côté, c'est bien dérangeant.

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Le seul véritable contact que j'aurai établi avec "l'autre côté" aura été celui avec les moustiques. Ils m'ont assailli et piqué un peu partout, véhiculant probablement toutes sortes de saletés... mais faut savoir si l'on veut faire du reportage de terrain ou pas ^^

Enfin, retour progressif dans le centre via les grands axes de circulation en début de soirée. L'occasion, aussi, de jeter un oeil à la City (quartier des affaires, comme son nom l'indique), entre Puerto Madero et le centre-ville plus commercial.

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Et je terminerai ce post sur cet amusant panneau publicitaire :p

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20 octobre 2007

Les Français se cachent

Vu que la France avait perdu les deux matchs de la Coupe de monde de Rugby auxquels j’avais assisté, je me suis sacrifié pour ne pas regarder la petite finale contre l’Argentine. J'espèrais ainsi porter chance aux Bleus, l'intention était louable.
Reste que je me suis posé dans un bar durant les 4 dernières minutes de jeu, et la conclusion s’est imposée d’elle-même : le rugby se fout bien de moi. Mais d’une certaine manière, je le lui rends bien.

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