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Vuelvo al suR
14 novembre 2007

Petit traité de circulation..

à l'usage de l'inconscient fraîchement débarqué à Buenos Aires.

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Au niveau circulation routière, l'Argentine est un pays de dingues. C'est la loi du plus fort. N'allez pas parler aux conducteurs de "priorités", que ce soit celle du véhicule ou du piéton. Le plus gros et brutal s'impose. En ville le bus règne en maître, n'hésitant pas à écraser une ou deux grands-mères sur son passage. A Bs As, le risque est plus grand de se faire faucher par un taxi ou un bus que de se faire agresser la nuit dans des quartiers chauds. Revue des moyens de transports privilégiés lorsque l'on débarque dans cette mégapole de 14 millions d'habitants.

La voiture

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On peut légitimement se demander s'il existe un examen du permis de conduire. En fait oui, mais il se passe en circuit fermé, et il suffit de slalomer entre des plots. Ce qui explique un état des lieux inquiétant dans la "réalité". Les statistiques parlent d'elles-mêmes. En France, il y a un décès par accident pour 5600 véhicules, alors que le taux monte à un décès pour 800 véhicules en Argentine. Un Argentin est donc 7 fois plus dangereux avec sa voiture qu'un Français.  Faut pas chercher loin... Le port de la ceinture, officiellement obligatoire, est souvent omis. Les policiers s'en foutent, ils se contentent de se poster à un coin de rue et de "regarder". Dans les banlieues de grandes villes, on ne s'arrête jamais aux feux rouges pour des raisons de sécurité (sinon la voiture derrière, elle -même habituée à ne pas s'arrêter, te rentre dedans). Le traçage des voies au sol quant à lui a semble-t-il peu d'importance. L'essentiel est d'arriver à se faufiler sans foutre en l'air le rétro du voisin si possible. Ajoutons que la conduite à Bs As est d'autant plus laborieuse vu les problèmes de stationnement. Il est presque incontournable d'utiliser les estacionamientos, autrement dit les espaces réservés payés.

Le bus (colectivo)

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A Bs As, c'est simple : il n'existe aucun plan des lignes. Ces dernières sont cependant regroupées dans une sorte de petit annuaire (le guiaT), mais qui s'avère complètement indigeste et incompréhensible. Depuis 4 mois que je suis arrivé, je ne connais que 2-3 lignes. Et puis, pour peu qu'on trouve la ligne à emprunter, le calvaire ne s'arrête pas là. Parfois, le bus ne passera jamais, parfois ils arriveront par deux. Le but consiste donc à faire un signe au chauffeur pour qu'il ralentisse son véhicule. Le plus souvent, il s'arrête quelques secondes, ou même pas du tout (perte de temps...).
Une fois monté, on se retrouve à s'accrocher aux barres métaliques tant bien que mal tandis que le véhicule, aux formes souvent arrondies mode tiers-monde, se retrouve déjà projeté à 80 km/h dans la jungle urbaine. Parfois les bus s'amusent à faire la course entre eux. Sinon, le voyage (0,8 $, une broutille) se paye en petite monnaie en insérant les pièces dans une machine, ce qui crée parfois une véritable file d'attente à chaque montée. Malgré cela, le bus reste un moyen de transport pratique dans Buenos Aires, pour son prix mais aussi parce que les véhicules sont très nombreux (15000 bus, à comparer aux 4000 de Paris), et circulent pour beaucoup 24h/24.

Le taxi

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Très reconnaissables et très nombreux, les taxis sont tous noirs et jaunes, et on en trouve à peu près partout. J'avoue prendre un malin plaisir à lever la main pour heller l'un d'entre-eux et lui demander de me conduire illico presto à l'autre bout de la ville. Bon, quand on ne connait pas bien les lieux, l'ennui est que le chauffeur peut s'amuser à tourner en rond pour gagner quelques pesos supplémentaires. Cela nous est déjà arrivé plusieurs fois... Mais la plupart du temps, les conducteurs de taxi sont agréables et engagent même facilement la conversation. Si les tarifs ont augmenté de 20% depuis la semaine dernière, les prix restent peu chers pour la classe aisée ou encore nous autres, étrangers.

Le métro (subte)

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Avec ses 5 lignes, le métro porteño est largement insuffisant et obsolète. Premier métro de l'hémisphère sud, il ne dessert que 10% de la ville intra-muros (le centre et Palermo-Belgrano, deux quartiers résidentiels riches), et est souvent bondé. Terrain de jeu préféré des pique-pockets, le subte se révèle surtout pratique pour qui réside dans le microcentro. L'avantage est le prix (0,70 $ soit 0,50 € à parité de pouvoir d'achat), d'autant plus que l'accès aux rames est parfois gratuit. Mais le métro cesse de fonctionner dès 22h30, ce qui est peu pratique lorsque l'on sort en soirées. Ajoutons que les Porteños se comportent souvent comme des sauvages, aussi. Que ce soit pour monter dans le wagon ou en descendre, ou dans les escalators, c'est du chacun pour soi. A côté, le Parisien est un ange...

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La ligne A revêt un certain interêt touristique, puisque le mode de fonctionnement est le même qu'il y a un siècle. L'intérieur des wagons est tout en bois et est éclairé via des petites lampes, et l'ouverture des portes coulissantes n'est pas automatique mais manuelle. Ce sont les voyageurs qui s'en chargent.

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Pour l'anecdote, dans les couloirs de plusieurs stations de subte, on trouve de petites stelles où des Argentins viennent parfois se recueillir...

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Les pieds

Il suffit d'avoir une bonne paire de pompes. Rien de tel pour découvrir au mieux la ville, d'autant plus qu'il est facile de s'y repérer. Le plan de la ville est en damier, avec un croisement tous les 100 mètres. Reste qu'un piéton à Buenos Aires n'échappe absolument pas à la folie des voitures, taxis et bus, qui peuvent sans problème emprunter le trottoir l'espace d'un instant ou te renverser en prenant brusquement un virage.

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Hors sujet : saviez-vous qu'avec un psy pour 450 habitants, Buenos Aires est la capitale la plus névrosée du monde ? Pour en savoir plus, un article de Courrier International à lire ici.

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Commentaires
N
Bonjour Seb,<br /> Je ne méprise absolument pas Bs As et s'il y a un "sentiment derrière tout ça", ce n'est certainement pas le mépris. Mon post ne prétend pas refléter la réalité au plus près. J'ai parfaitement conscience de tirer des généralités et d'avoir un discours par-là même éloigné de la vérité (j'en ai d'ailleurs fait part dans un post précédent). Mais l'ironie n'est pas réservée aux personnes polies par le savoir et la connaissance. Et j'ai beaucoup de respect pour le pays et ses habitants. <br /> L'expression "se portent comme des sauvages" est peut-être too much, et la comparaison avec un Parisien angélique un peu malvenue compte tenu des clichés déjà existants. Reste que je tire ces "conclusions" de mes observations quotidiennes. <br /> Tu ne prenais peut-être pas souvent le métro, mais je suis désolé de constater que oui, les Porteños y perdent très souvent leur politesse et leur savoir-vivre (par ailleurs exemplaires tu as raison, mais je n'ai jamais dit le contraire). J'habite dans le microcentro, et je constate qu'effectivement, Bs As est une ville bien plus dangereuse que Paris. C'est un fait, même si à l'évidence, il faut se rendre en Inde pour relativiser.<br /> Ce que je veux surtout mettre en évidence dans mon post, alors que tu sembles n'avoir retenu qu'une attaque bête et méchante contre les Argentins, c'est que l'idéal d'un mode de vie typiquement européen poursuivi par Bs As (tu n'iras pas nier cela) est freiné par une structure de l'urbanisme et des transports qui peine à s'organiser et manque de cohérence, et d'ordre. Je suis désolé de l'écrire, mais j'ose croire que d'une certaine manière, les mentalités y sont pour quelque chose.<br /> Enfin, quant à l'utilisation du terme "névrosé" à propos du nombre de psy dans la capitale, là encore ce n'est nullement dépréciatif. Ce n'est pas parce que je n'ai pas développé mon propos que je prends les Argentins pour des malades. Pour le peu que j'ai étudié les sciences humaines, je n'irai jamais établir ce raccourci simpliste.<br /> Et dans ce cas, tu pourras aussi t'en prendre à la rédaction de Courrier International, puisque c'est dans leur article que l'on peut lire : "Capitale la plus névrosée au monde, c’est le titre qu’adjugent spontanément les Argentins à leur mégalopole."<br /> Merci pour ton commentaire.
S
Salut, c'est tout à fait vrai que les véhicules à Buenos Aires sont un peu fou par rapport à chez nous en France. Mais ATTENTION, tu exagères ! Pour la blague je présume, mais comme toutes les blagues, il y a un sentiment un peu méprisant derrière tout ça. J'ai habité à Bs As et j'y ai même fait du vélo. Pour les bus, si t'as pas compris le guiaT, applique-toi ! Même si il y a effectivement plein de lignes, c'est pas plus compliqué qu'ailleurs. A te lire on a l'impression que tu veux donner une image pittoresque de Bs As alors que c'est juste une très grosse, poluée et bruyante ville (mais géniale, pleine d'artistes et de vie). Et va à Lima ou Santiago pour voir des bus qui ne s'arrêtent vraiment pas... Et de lire que les gens "se comportent comme des sauvages" m'a amené à te répondre. Les Argentins, portenos, sont plus poli et éduqués que des parisiens, pour faire des généralités comme tu aimes en faire. C'est toi le sauvage dans l'histoire, celui qui dit des trucs infondés pour fanfaronner et avoir l'air de s'y connaitre. L'Argentine, on y est plus tranquille qu'en France, et s'il y a plus de psy, c'est que les gens sont plus ouverts à considérer que l'on peut travailler sur soi pour mieux être au monde. Plutôt que de picoler, fumer des joints ou prendre des médoques. Voilà, tu m'as agacé.
J
Est-ce à Buenos Aires qu'il y a trop de psy ? ... ou bien chez nous qu'il n'y en a pas assez ? Paradoxalement, la France est un des pays où la population consomme le plus d'antidépresseurs. C'est peut-être en France qu'on est davantage névrosé, non ?
A
Je ne sais pas pourquoi j'ai pensé ça, mais en lisant ton post j'ai eu le sentiment que si j'étais sur place je me serais déjà fait écraser, lol. Attention hein :p
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